VIEWaves : l’avenir du diagnostic en cancérologie s’écrit à Orléans

01 octobre 2024
Stéphane Petoud

Stéphane Petoud

Des molécules qui se fixent sur les tumeurs pour en délimiter très précisément les contours, c’est le principe novateur de VIEWaves, une société de biotechnologie orléanaise.

Quand quatre chercheurs académiques se rencontrent, qu’est-ce qu’ils se racontent ? Des histoires de science ? Oui mais aussi de business ! « En 2015, nous nous sommes dits que ça serait dommage que nos recherches en restent là, que nous nous contentions de jolis papiers publiés dans la presse scientifique, raconte Stéphane Petoud, fondateur de VIEWaves, professeur et directeur de recherches à l’INSERM. Nous nous sommes associés à un business développeur, Frédéric Le Moigne, et avons créé VIEWaves. »

La finalité de la société ? Transposer dans le monde "réel" la technologie de rupture développée en laboratoire par Vincent Pecoraro, Stéphane Petoud et Franck Suzenet. « Nous avons développé des molécules fluorescentes innovantes qui, greffées sur des anticorps qui reconnaissent spécifiquement les cellules tumorales, émettent une lumière intense, dans le proche infrarouge, qui délimite précisément les contours de la ou des tumeur(s). C’est un point clé car nous savons que les décès sont le plus souvent liés aux sites tumoraux secondaires disséminés dans l’organisme. Ainsi, l’espérance de vie des patients est exceptionnellement améliorée. »

La jeune entreprise détient là un avantage compétitif avéré, ses molécules sont d’ailleurs brevetées. « Une donnée solide pour de futurs investisseurs. »

La lumière émise par les molécules synthétisées par VIEWaves guide le geste des chirurgiens, pour faciliter l’ablation des tumeurs cancéreuses. « Notre invention devient encore plus précise avec les nouvelles caméras qui arrivent sur le marché. Sur le long terme, l’objectif est que le robot opère seul et détermine ce qu’il doit retirer ou pas. Cela ouvre des perspectives intéressantes pour la chirurgie et libère le chirurgien pour des interventions plus complexes. »

Une technologie qui ne présente que des avantages

Aujourd’hui, l’entreprise est entrée dans une étape de développement des produits : « Nous synthétisons les molécules, les caractérisons pour vérifier leur pureté et leurs propriétés de luminescence et travaillons sur leur reproductibilité. »

L’étape suivante : le passage au in-vivo. « C’est l’étape-clé pour montrer que ça fonctionne ! » La technologie de VIEWaves ne présente que des avantages : elle est beaucoup plus ciblée ; le diagnostic est rapide, moins cher, indolore et très sensible (très peu de réactif est nécessaire pour avoir une réponse exploitable - un million de fois moins que pour une IRM).

L’équipe espère une commercialisation de son produit dans les trois à cinq ans.

« Notre invention sera dans un premier temps mise en pratique pour le cancer du sein et les métastases qui y sont associées. Nous travaillerons par la suite sur des molécules pouvant identifier des tumeurs de la prostate. Lutter contre le cancer et aider à sauver des vies : une aventure passionnante, pleine de sens et pleine d’espérance ! »

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